S’aimer comme des bêtes

D’accord, les relations monogames sont quasiment inexistantes chez les animaux. Treize espèces répertoriées seulement, à poils, à plumes, à écailles, sur… 10 000 000, demeureraient fidèles « toute la vie ou jusqu’à ce que la mort nous sépare ». Les inséparables ou lovebirds comme les surnomment les Anglo-Saxons, les cygnes, les urubus noirs, les albatros, les tourterelles, les pygargues à tête blanche, les poissons-anges, les campagnols, les dik-diks, une antilope naine. Les manchots, qui ne sont réunis sur leur banquise que trois mois par an, révèlent que les relations à distance, même sans Internet, peuvent fonctionner. Les gibbons, des primates, sont très attachés l’un à l’autre, femelle et mâle paraissant égaux dans le couple. Les loups, démontrent une plus grande loyauté entre eux que beaucoup d’humains. Les castors construisent une maison, avec vue sur le lac, où logeront papa, maman et leurs petits.

Oui mais qu’en est-il de l’amour et du plaisir sexuel? Le pygargue à tête blanche fait des sauts avec sa partenaire lorsqu’il est amoureux; une sorte de danse nuptiale ou érotique. La tigresse gratte les arbres pour attirer le mâle; une musique sensuelle à ses oreilles qui l’excite à tout coup. Le gorille piétine des plantes pour impressionner la femelle; une démonstration de force, bien qu’elle ait remarqué qu’il déploie un tout petit pénis: d’une longueur de 4 cm comparativement à deux mètres pour l’éléphant.

Chaque animal dispose de sa technique de séduction. Pour la vie ou pour une nuit. Pour partager des émois sauvages ou se reproduire et assurer la survie de l’espèce. Le dauphin change de partenaire chaque jour. Le panda, peu tenté par la chose, préfère vivre seul après avoir consommé l’acte et ne pas partager ses tiges de bambou. D’autres animaux chantent, s’offrent en spectacle ou se pomponnent en se roulant dans la pisse de leur partenaire, comme l’orignal dont l’urine contient des phéromones, une substance odorante. À quand un parfum au pipi d’orignal?

Les baisers sont communs aux singes, aux morses et aux escargots. Les bonobos, chimpanzés nains, se révèlent fort imaginatifs en adoptant les positions les plus extravagantes. Leurs rapports sexuels visent aussi à atténuer les conflits sociaux: « faites l’amour, pas la guerre »; ce qui se manifeste par des accouplements hétérosexuels et homosexuels. En outre, le bonobo serait l’un des rares à pratiquer, comme l’être humain, l’accouplement face à face. Les araignées s’offrent des cadeaux avant de copuler, une mouche de préférence. Les batraciens font durer le plaisir de longues heures. Extase qui s’éteint après 20 secondes chez les éléphants. Les mérous, des poissons, les escargots et les huîtres changent de sexe à leur guise.

Comment s’y retrouver et quelles leçons tirer d’une telle diversité de comportements? Que les animaux comme les humains affichent une vie émotionnelle. Du plaisir, de l’attachement, des sentiments, une sexualité. Où toutes les excentricités sont permises. Qui s’exprime dans leurs pratiques de séduction et, s’ils deviennent parents, dans leurs méthodes d’apprentissage de la vie avec leur progéniture. Une conscience, de l’empathie, de la sympathie, de l’amour?

Comme chez l’éléphant qui pleure la mort de leurs congénères en recouvrant l’animal défunt de terre et de branchages. Leur offrant une sépulture: « Jusqu’à ce que la mort nous sépare ».

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